Alesia et dépendances

 

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Portrait de Jules César

 

 

César, en qui la nature m’a montré comment les vices les plus grands pouvaient être liés avec la plus grande fortune , en un seul repas pouvait dépenser cent sesterces. Porté par son seul génie , il trouvait à peine suffisant les impôts de trois provinces pour faire un repas.

Sénèque

 

 


Combattant et cavalier très expérimenté, il était dur au mal plus que quiconque. En campagne quelquefois à cheval, le plus souvent à pied, il allait devans tête nue, au soleil comme sous la pluie ; il parcourait de très longues étapes à une vitesse incroyable , de 150 Km pare jour , légèrement équipé, suivi de chariots de louage. S’il était arrêté par un fleuve, il le traversait à la nage ou porté par des outres gonflées, de telle sorte que très souvent il arrivait avant ses messagers. Lorsqu' une expédition devait être entreprise il était d’une méfiance et d’une prudence extrêmes ; il ne conduisit jamais l’armée par des routes comportant des pièges et jamais sans un examen attentif du terrain et ne fit la traversée vers l’Angleterre qu’après avoir été renseigné sur les ports, la navigation et les endroits où débarquer. Et le même , à la nouvelle qu’un camp était assiégé en Germanie, rejoignit les siens en passant à travers les postes ennemis déguisé en gaulois.
L’hiver il traversa de Brundisium à Dyrrachium les flottes en faction et les troupes à qui il avait ordonné de suivre tardant, ses nombreux appels pour qu’elles arrivent étant restés vains , un soir à la nuit tombante il monta en secret , seul, la tête voilée sur un petit bateau et ne souffrit pas ou que quelqu’un le découvrît  ou qu’un pilote le conduisît à travers la tempête , de telle sorte qu’il manqua être broyé par les flots. Pas même la religion ne le détourna d’un projet quelconque. Il glissa à l’arrivée du bateau alors qu’on abordait l’ Afrique : « Je te tiens Afrique », dit-il, n’ayant cure du présage.


Suétone

 

Que cherchait César dans la conquête de la Gaule ? Sa conquête pour la plus grande gloire de Rome ou écarter le danger germanique (il calme l'envahisseur germain pour 450 ans a écrit Ferdinand Lot), à s'assurer une armée fidèle et à toute épreuve, des ressources pour financer ses ambitions, un sujet d'épopée ? A être César ? Trop vieux pour Pascal approuvé par La Bruyère, au service d'un grand capitaine, Condé, donc enclin à ménager un grand exemple. Afin de civiliser les Gaules lui qui eut pour précepteur l'illustre rhéteur gaulois M.Antonius Gnipho ?

La gloire de Rome, son attachement à ses origines donnaient une cohérence à la poursuite de son propre destin. L’histoire de sa famille et celle de Rome sont entrelacées.
Dès 1e premier livre apparaît cet entrelacement de l'état et de la famille. César au nom de Rome veut maintenir les Hélvètes sur leurs territoires mais le premier combat lui permet, en écrasant les Tigurins (7‑12) de venger la mort de Cassius, l'épisode des Fourches Caudines, la mort du légat L.Pison, aïeul de son beau‑père.
Cependant les Commentaires sont le récit aussi, au‑delà de la grandeur de Rome de massacres, d'anéantissements de peuples, de pillages. Certes le légionnaire romain est un soldat exceptionnel mais il est difficile de ne pas y voir un bandit de grand chemin sanguinaire. Le butin est un objectif digne des plus grands sacrifices. Dans l'épisode des Fourches Caudines l'honneur est malmené mais les Romains peuvent garder la moitié de ce qui est dans le camp (Benoist) ce qui demeure une excellente affaire pour les rares survivants. César (VII‑45‑8) réunit ses lieutenants avant l'attaque de Gergovie pour qu'ils empêchent leurs hommes de se disperser pour courir au pillage. Par là il réjouit les Gauloises de la cité qui tenteront d'apitoyer les légionnaires en leur offrant leurs plus belles étoffes.
César, sans oublier Labienus dont la fortune était considérable, trouva sans doute dans cette guerre interminable des ressources qui lui étaient indispensables pour distraire le peuple mais surtout pour assurer la solde de ses hommes. A côté de lui Catilina, Verrès semblent des amateurs. Verrès pillait les biens publics, n'hésitait pas à humilier et dépouiller les particuliers avec une maîtrise qui rend honneur à la modernité des moeurs romaines. L'éloignement relatif des provinces permettait d'ignorer les abus sans se priver des appuis nécessaires, de terrifier les peureux sans se priver de la complicité des véreux. Verrès et beaucoup d'autres savaient s'assurer le financement de réparations imaginaires ou, si elles ne l'étaient pas, jamais effectuées, s'acquoquiner avec les entrepreneurs malhonnêtes pour mieux ruiner ceux qui ne l'étaient pas, emprunter afin de financer des projets grandioses dont l'avenir reposait sur la crédulité publique. César sut associer le ravage de la Gaule à ses intérêts et aux lettres.
Hirtius mentionne la clémence naturelle de César :

VIII‑38‑5 – « César, contre sa nature, est forcé, sous la pression des soldats de le (Gutruatus) livrer aux supplices. Ils le tenaient pour responsable des dangers et des souffrances endurés et son corps sous la hache avait déjà perdu la vie sous le fouet ».

 

CESAR ET UN VÉTÉRAN

Un quidam plaidait devant le divin César, avec emportement, contre des proches, la cause des vétérans : "Te souviens-tu, général, en Espagne, lorsque tu t'es tordu le talon auprès du Sucron ?" César ayant dit qu'il se rappelait : "Tu te rappelles sans doute, dit-il, que tu aurais voulu t'asseoir le soleil étant brûlant, sous un arbre quelconque, alors qu'il n'y avait aucune ombre et que le terrain était très aride, un de tes compagnons étendu sous son manteau ?" Pourquoi ne me rappellerais-je pas dit César ? Certes j'étais accablé par la soif, parce que mon pied m'empêchait de bouger et que je ne pouvais aller à une fontaine toute proche. Je voulais ramper sur les mains mais un homme particulièrement solide m'apporte de l'eau dans son casque. "Tu peux donc, général, dit l'autre, reconnaître cet homme ou son casque ?". César répondit qu'il ne pourrait reconnaître le casque, qu'il pourrait très bien reconnaître l'Ijomme et ajouta : "En tout cas ce n'est pas toi". "Tu as raison César, dit-il, tu ne peux me reconnaître; en effet avec ce qui m'est arrivé je ne suis plus le même; après la marche de l'armée sur Munda j'ai perdu un oeil et on m'a enlevé des os de la tête. Et tu ne reconnaîtrais pas mon casque si tu le voyais : un coup de sabre, en Espagne, l'a fendu en deux." César donna à son soldat des parcelles de terrain entre lesquelles un chemin vicinal avait été tracé pour éviter les procès.

Sénèque

 

 

CESAR et POMPEE (LA PHARSALE) vers 125 à 150

Il n'est pas possible de soutenir que quelqu'un devança César ou égala Pompée. Qui conduisit plus judicieusement les armées ? On ne peut le savoir : chacun des deux montre un grand jugement. La cause du vainqueur plut aux dieux, celle du vaincu à Caton. Et leur affrontement fut inégal : les ans inclinaient l'un vers la vieillesse, assagi par l'habitude de la vie publique. Il a grâce à la paix déjà oublié le général, désireux de la gloire
de beaucoup donner au peuple, autant que ses oreilles pourraient en être frappées et de réjouir avec les applaudissements de son théatre et non pas de préparer de nouvelles troupes et de croire en premier à la chance.
Il reste l'ombre d'un grand nom ; tel un chêne élevé, dans un champ fertile supportant les anciennes dépouilles du peuple et les dons sacrés des généraux et désormais privé de l'assise de racines vigoureuses, fixé par son seul poids et répendant à travers les airs ses branches dépouillées, ne faisant d'ombre qu'avec son tronc et non avec son feuillage ; et autant que, prêt à tomber, il vacille au premier souffle de l'Eurus, tout autour la forêt le soutient fermement. Cependant seul il est honoré. Mais en César n'était pas un tel nom ni une pareille réputation de général mais un courage insoupçonné en tenait lieu et une modération unique pour ne pas demander la victoire qu'à la guerre. Energique et indomptable, parce que l'espoir et la violence appelaient la conquête du pouvoir et de ne jamais se priver de prendre les armes avec excès, de presser sa marche en avant, impatient de la faveur accordée à son nom, bousculant tout ce qui s'opposait à son ambition, il fit son chemin parmi les décombres.

(Lucain 39-65)

Commentaires : Chateaubriand et Lucain privilégient l'humain pour apprécier l'inhumain. Pompée est un plus grand homme car son génie est plus à l'écoute du peuple, au propre et au figuré.
Chateaubriand préfère César, plus cultivé et plus grand écri­vain que Napoléon.
César a vaincu un homme qui plie presque sous le poids des ans. Napoléon, à Ste Hélène ne comprend pas que des régimes fatigués n'aient pas vu en lui un sauveur. L'un et l'autre si pressés ont pesé sur le temps en l'accélérant.
Lucain juge le talent militaire de Pompée supérieur à celui de César. L'histoire n'a pas ratifié cet avis. Elle n'élit pas ses grands .capitaines en fonction de leurs vertus ou de leurs cultures : la guerre des Gaules par exemple eut connu sans doute un autre déroulement sans une fripouille et un ivrogne , à savoir Labienus qui amassa une fortune considérable en Gaule, Antoine dont Cicéron a vanté les mérites. Le rival d'Hortensius le paiera de sa vie.



Mise à jour le Lundi, 12 Avril 2010 15:40
 
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