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Dans une étude souvent critique à l'égard d'affirmations historiques contestables il est reposant de montrer que cette attitude, au moins une fois, connaît une exception et qu'elle s'efforce de ne pas être systématique.

Claude Grapin, conservateur départemental du patrimoine chargé du musée Alésia, est venu présenter la première conférence sur les monnaies de l’époque.

Le cycle toujours aussi érudit, passionnant et… attendu des trois conférences annuelles du conservateur Claude Grapin a repris en présence de nombreux membres de la Société des sciences de Semur, de la Société des amis de la cité de Flavigny, d’habitants de la commune et des environs venus écouter deux heures durant le dernier point sur “Les monnaies du siège d’Alésia”. Sur les mille monnaies retrouvées sous le Second Empire, 731 sont gauloises (dont 20 % arvernes) et 149 romaines.

Mosaïque de trente peuples différents dans cette Gaule qui n’a pas encore conscience de constituer une nation, cette collection, entreposée au musée de Saint-Germain-en-Laye, est particulièrement atypique : le nombre, la composition du métal, les effigies, les épigraphies… complètent l’archéologie et renseignent sur le siège. Ces potins, deniers, statères, globules… des Trévires, des Lémovices, des Carnutes, des Rutènes… constituent aujourd’hui de véritables “identifiants” : par comparaison et en s’appuyant sur le texte de César, les numismates ont découvert des monnaies obsidionales (monnaies de nécessité frappées durant le siège) et étudié les espèces en rapport avec l’armée de secours.

Selon Claude Grapin, la cohérence de ce dossier numismatique, qui ne recèle aucune abhération historique, prouve l’honnêteté indéniable des fouilles entreprises sous Napoléon III.

Le Bien Public , 26 Janvier 2012 .

 

 

M. GRAPIN affirme que la cohérence de ce dossier ne contient aucune abhération historique. Il faut l'approuver.
En revanche cette cohérence n'est-elle pas entachée d'aberration (d'abhération non, car le mot n'existe pas).
M. Grapin écrit que la présence de monnaies et en premier lieu de monnaies des TREVIRES parmi celles trouvées à Alésia constitue des "identifiants". Or les Trévires, les Rèmes et les Lingons à Alésia (VII-63-7) étaient absents lors du siège et ils n'étaient pas plus dans l'armée de secours (VII-75).
Cette erreur remet en cause l'ensemble de l'argumentation ne serait-ce que parce qu'elle sème le doute sur la compétence de son auteur d'autant plus qu'invoquant sa connaissance du texte de César il y introduit ses erreurs. Il nous apprend que celui-ci permet aux numismates de savoir qu'il a existé une monnaie obsidionale à Alésia. On aimerait plus de précisions car César n'en touche mot.


M. GRAPIN se rangeant sous la bannière des numismates confirme ses conclusions, écrit que les monnaies, paraît-il, trouvées à Alésia, et en particulier celles des Trévires qui ne s'y trouvaient point, permettent de donner des renseignements sur le siège et que les monnaies obsidionales, entre autres, permettent d'étudier "les espèces en rapport avec l'armée de secours". Cela revient à dire que l'armée de secours aurait occupé longuement le terrain. Absurdité car l'armée de secours devait faire vite à cause de la disette qui régnait à Alésia. L'armée de secours par ailleurs ne pouvait stricto sensu utiliser une monnaie dite obsidionale puisqu'elle n'était pas assiégée.


L'hypothèse d'une monnaie obsidionale à Alésia surprend et les assiégés savaient dès le début que le siège ne serait pas long (30 jours, à  peine plus) et que les Romains n'en ignoraient rien. Au-delà ils seraient morts.


"Cette Gaule qui n'a pas encore conscience de constituer une nation".
Il était temps en effet qu'elle s'en avisât : mais n'était-ce pas déjà le cas lorsque Critiognatus oppose les Romains aux Cimbres (VII-77). L'occupation des Cimbres fut une calamité mais "jura, leges, agros,libertatem nobis reliquerant" (VII-77-14). Les Romains imposeront une "aeternam servitutem" (VII-77-15). Mais le corollaire est que les Gaulois pensaient la Gaule éternelle, comme d'autres de la France, ce qui rend les prédicats accessoires sinon dérisoires.


Enfin à propos des monnaies de l'armée de secours les numismates se sont-ils avisés que l'armée de secours a semble-t-il occupé deux camps l'un près de la plaine pendant un ou deux jours, l'autre à huit heures de marche environ soit par exemple à 3 km/heure :24 Km. Ce dernier jusqu'ici n'a pas été l'objet de communication.
Et lorsqu'on se demande en France si les Gaulois avaient conscience de constituer une nation, si la Gaule était éternelle, et pourquoi pas, c'est elle-même qui se pose la question.

 

Complément :

Depuis cette étude un (ou des) lecteurs peut poser la question de savoir si M. Grapin a été informé directement de ce qui précède. La réponse est oui - M. Grapin a-t-il répondu ? - Non.  M. Grapin n'a pas répondu. Je n'irai pas jusqu'à dire que sa politesse est à la hauteur de sa compétence. Ce serait un peu sévère. Constatons cette négligence et attendons. Attendons mais non pas sans rien dire.

Les lecteurs qui ont visité le fameux musée d'Alise auront sans doute relevé une assertion tout ce qu'il y a de problématique dès le début de la visite à propos de César qui lui a de bonnes raisons de ne pouvoir répondre.

Le musée, instrument de la pensée d'Alise et du conservateur, dans une note d'information (il y en a beaucoup dont le texte n'est pas forcément indiscutable) nous apprend que la description des lieux n'est pas très précise (y compris Alésia) chez César :dans le de bello gallico. Notons d'abord que César a toujours été loué par les connaisseurs (entre autres mes professeurs d'antan et parmi eux M. Tétard - école Rocroy Saint Léon Paris Sème et M. Toulze - Sorbonne) pour sa concision et sa précision ce qui n'est pas toujours facile : voir 2ème introduction de la critique de la Raison Pure à propos de l'abbé Terasson .

M. Grapin, grand spécialiste de la précision, ne trouve rien à redire sur cette absurdité. Et il a raison !

En effet la description de César ne correspond pas du tout au site d'Alise. Il faut savoir choisir. S'il y en a un qui se trompe, c'est César. Mais si vous allez voir le site de Blannay, tout colle. Et qu'aurait pu ajouter César ?

Encore une foi je ne dis pas qu'Alésia était là (In eo ipso loco quo reprehendit immitit imprudens senarium) mais que tout est là pour que ce le soit. Et comme Blannay est en Bourgogne, le musée pourra servir une deuxième fois.

Bis repetita placent.

Mise à jour le Samedi, 08 Septembre 2012 11:49
 
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