Alesia et dépendances

 

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Carcopino

 

L' éclat historique d'Alise repose non seulement. sur la compétence des historiens qui y ont reconnu Alésia mais aussi sur l'autorité morale que leur accordent les défenseurs du site. S' il est si difficile de ne pas souscrire à la thèse d'Alise c' est que la science y repose plus qu'ailleurs sur le socle inaltérable d'une tradition vertueuse qui statufie ses partisans et pétrifie ses détracteurs.

Parmi les grands hommes d' Alise, ont été évoqués Nisard et Xavier Guichard. On négligera le menu fretin politique et hagiographique tels ces latinistes doctes: en latin par Constans interposé mais au ramage si savant qu'on leur accorde le plumage d' une appellation contrôlée.

N'y voir que Trissotin, signe bien entendu l'absurdité d' une critique vouée à un arbitraire étriqué. A celle-ci et à ces doutes sur la rigueur de Nisard et Guichard, il est facile d 'objecter qu'il ne faut pas confondre deux domaines aussi différents que ceux de la morale et de la science malgré la situation implicite décrite ci-dessus.
Les grincheux répondront que ne pas avoir confiance en quelqu'un n'autorise pas à avoir confiance dans le spécialiste qu'il dit être de surcroît et d'ajouter Carcopino aux deux autorités précédemment citées. Pourtant Françoise Seigner a raconté quel était cette illustre référence, fidèle à la fois
à Napoléon III, Alise et Pétain, comment il se conduisit à l'égard de Madame Betty de la Comédie Française (P. 149 de Louis Seigner. Une biographie affective) :

Alors que sa situation de comédienne devenait importante dans la Maison, elle eut le courage de tout abandonner pour sa vie privée et suivre l'homme qu'elle aimait, Georges Mandel(1), israélite. À l'entrée des Allemands à Paris, elle quitta volontairement la Comédie en prenant des congés successifs pour partir d'abord à Alger, en zone libre, puis dans le Sud-Ouest.
Le secrétaire d'État à l'Éducation nationale de Vichy, Jérôme Carcopino, l'a mise à la retraite dès 1941 par décret ministériel contre l'avis unanime du Comité d'administration de la Société des Comédiens français, et de plus, lui refusa l'honorariat. C'était une manière de la « virer » définitivement.

 
(1). Georges Mandel (1885-1944), homme politique, principal collaborateur de Clemenceau à la présidence du Conseil de 1917 à 1918. Il fut notamment ministre des Postes, et permit l'essor de la radiodiffusion et la création de la télévision. Georges Mandel fut abattu par les miliciens dans la forêt de Fontainebleau.

Léon Daudet écrivait en 1928 : "Chez un grand universitaire ... on attend un certain conformisme et une certaine soumission aux idées dites "régnantes", c'est-à-dire à la collection de bourdes poncives ... qui mènent aux présidences, comités, décorations, honneurs, etc." (Ecrivains et artistes tome 2, p.218). Cette remarque s'applique avec à propos au passé comme au présent ainsi qu'on l'a vu.


Dès lors qu'un quidam se constitue un statut de spécialiste et surtout dans des systèmes régis par une cooptation plus ou moins avérée, il ne risque pas grand chose sauf à déjuger ses pairs. Le bon grain, il existe, épanouit l'ivraie : le délitement de l'acquis est difficile et d'autant plus qu'il repose sur la compromission générale de services rendus et d'appuis reçus. Ces tendances sont accrues si la perspective d'une manne financière, directe ou induite pointe à l'horizon : quoique fripon on n'en est pas moins un homme.


Il est vrai que l'état de l'université française tel qu'il est décrit devrait dissuader de penser que son éclat puisse être terni par la présence de tels maîtres.

Une de ces idées régnantes exhumée sans cesse des tiroirs poussiéreux de la fable est que César a forcé le trait à l'égard de la cruauté gauloise. Ce serait aussi une absurdité de penser que les Gaulois ne constituaient pas un peuple civilisé. Qui a dit le contraire ? Et de citer l'invention du tonneau ou
du savon etc. C'était un peuple d'agriculteurs et pas urbains pour deux sous. Mais non : les Gaulois étaient aussi des citadins : le 7ème livre est le récit d'une série de sièges et de prises de villes par César. La valeur guerrière des Gaulois était leur caractéristique principale ; tous leurs malheurs viennent de leur incapacité à tenir tête aux envahisseurs d'où l'appel aux Romains en -58.

L'argument décisif en faveur de l'affabilité gauloise, malgré César et Cicéron, tiendrait à cette somme de qualités que personne ne conteste, qui en faisaient un peuple civilisé à l'instar des Grecs et des Romains.
L'argument est étonnant : ces derniers étaient civilisés mais cela les a-t-il empêché d'être d'abominables brutes sans que des hommes comme Cicéron et Pline le Jeune n'y puissent rien ? Les jeux de l'amphithéâtre durèrent des siècles et n'empéchèrent pas que notre civilisation se flatte de son origine latine de même que gauloise malheureusement fort portée aussi à l'horreur.


 

Mise à jour le Lundi, 12 Avril 2010 18:14
 
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