Annexe - La Cure
Les Gallo‑romains l’appelaient Cora. Cette forme est celle d'Amien Marcellin qui écrivait au milieu du IV siècle (cf bulletin de la société des sciences de l’Yonne, 1906 p LVI). Le nom de rivière est devenu l'éponyme d'une localité ou d'un camp qui surveillait la voie d'Agrippa au passage de la Cure. La notice des dignités de l'Empire, rédigée aux environs de l'année 500, nous apprend que ce lieu contenait un cantonnement de Sarmates, praefectus Sarmatarum gentilium a Chora Parisios usque. L'o de Cora, qu'il fût bref ou long, devait donner « eu » ouvert en français, et l'on s'attendrait à trouver Queure comme nom de la rivière. Les notations médiévales (Kuere 1311, Queure 1380, Quere 1382, etc.), attestent l'évolution dans ce sens : au début du XIV siècle, l'auteur du roman de Girard de Roussillon pouvait se permettre de confondre les prononciations de cuer (= coeur) et de Cuere (= la Cure) et d'en tirer une étymologie fantaisiste. Pour lui, comme pour le moine qui écrivait la Vita comitis Girardi, on a donné à la rivière un nouveau nom pour commémorer la douleur des coeurs de ceux qui perdirent leurs amis dans la bataille. La seule différence à noter, c'est qu'alors le nom de la Cure comportait une syllabe finale qui devait s'assourdir de plus en plus, jusqu'à devenir muette. Aujourd'hui, cette différence a complètement disparu dans la prononciation, puisque les paysans de la vallée disent la Cure comme ils disent le cur pour le coeur, et seignur pour seigneur.
Dans leurs patois, le son eu (oe) s'est transformé en u (ü), par suite d'une légère fermeture des lèvres et d'une élévation de la langue vers le palais.
Cora était‑il également le prototype, ou du moins était‑ce la forme en usage à l'époque gauloise ? On a hésité entre Cora et Cura (avec u bref), sans que l'on puisse choisir.
(Société d’études d’Avallon – 1938)
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