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César et Napoléon

 

A Sainte-Hélène Napoléon a tenu à comparer ses mérites militaires et ceux de César. Pour une fois celui-ci ne l'emporte pas : Napoléon se juge meilleur que lui. Sans vouloir contredire l'auteur du Déjeuner de Beaucaire, la sollicitude qu'il montre à son propre égard ne l'aide pas à trouver le chemin de l'objectivité.
La note qui suit, quoique limitée, permet néanmoins ces quelques remarques :
Littré a souligné la dichotomie qui existe entre Bonaparte et Napoléon. Elle s'exprime en particulier sur le plan politique : Bonaparte était au service de la République et a participé à son avènement. Napoléon la range parmi le fatras des lubies chères aux "idéologues" et n'a de souci que pour lui et sa dynastie. Cette préoccupation le dispensera de s'engager trop ayant dans ses batailles ce qu'Augereau fera remarquer, à la différences de César. Cette ambition n'aboutit à rien sauf à consacrer son génie militaire qui en définitive souligne d'autant plus son désastre politique. Sur le plan militaire il ne s'avère pas novateur en matière d'armement : il refuse le fusil à répétition car l'approvisionnement en munitions aurait provoqué l'allongement des convois et des lignes de communication. Il en reste au modèle de 1777. "La bonne manière de se faire tuer, c'est à la baïonnette". L'artillerie est celle conçue par Gribauval. Il renvoie Fulton à ses foyers. L'utilisation du matériel traditionnel par Napoléon l'écarte de ce principe énoncé par Engels suivant lequel l'influence des grands généraux se borne tout au plus à adopter les nouveaux modes de combat aux armes nouvelles et aux combattants nouveaux" (Anti-Düring- Costes Editeur p.42 T.2).

César comme Napoléon gagne ses batailles avec les jambes de ses soldats (Benoist écrit que "celeriter" se trouve à chaque page des Commentaires). Il utilise ses balistes au grand désagrément des Gaulois dont elles sont redoutées : on sait qu'à Gergovie elles sauveront les Romains d'un désastre alors que Fabius et ses deux légions sont confrontés à toutes les troupes de Vercingétorix (summis copiis) (VII-41).

César innove-t-il en matière d'armement ? Par rapport aux Gaulois, certainement, qui ne se soucièrent pas, après sept ans de guerre de combler leur infériorité à cet égard alors que la construction de ce matériel n'exigeait pas d'investissements lourds et étaient à la portée de ces habiles artisans.

Enfin la malchance navale de Napoléon est notoire. César vaincra les Venètes, ira deux fois en Bretagne.
Le génie militaire de César n'éclipse pas son talent politique : ses victoires auront des conséquences durables : le péril des invasions germaniques, écrit F. Lot, est repoussé pour plus de quatre siècles, les Helvètes désormais feront les coucous mais chez eux, la Gaule perd son indépendance.
De Napoléon il ne restera que les prémices de conflits catastrophiques 70 devant faire oublier 1815, la revanche de 1918 n'évitant pas 40. Une innovation cependant sur le matériel humain. Au camp de Boulogne Junot sera chargé de faire disparaître les tresses sur la nuque des vieux soldats de la République encore présents.
Le 18 juin 1815, Chateaubriand (0.T. Livre 23, ch. 16) sort de Gand par la grande porte de Bruxelles. Il marche sur la route en lisant les Commentaires de César qui l'accompagne ainsi vers un roulement sourd qu'il croit être le début d'un orage : Waterloo interrompt sa lecture et un destin souvent comparé par lui à celui de César. Voici quelques unes de leurs différences : Pompée fut le rival de César, Wellington fut le vainqueur de Napoléon sans en avoir été jamais le rival. "César a été l'homme le plus complet de l'histoire, parce qu'il réunit le triple génie du politique, de l'écrivain et du guerrier". "Bonaparte n'est point César, son éducation n'était ni savante ni choisie" (0.T. Livre 24 oh. 5). Chateaubriand cite P.L.Courrier à propos de Napoléon : "Pauvre homme, ses idées sont au-dessous de sa fortune. Ce César l'entendait bien mieux, et aussi c' était un autre homme : il ne prit point de titres usés ; mais il fit de son nom un titre supérieur à celui des rois." Qant aux différents mémoires dictés par Napoléon "ils ne sont pas comme les Commentaires de César un ouvrage court, sorti d'une grande tête, rédigé par un écrivain supérieur" (L.24, ch.5).
L'indifférence à la souffrance (des autres) fait la race des César, c'est leur trait commun, "race dont, après tout, on se passerait volontiers" (L. 20 ch.10).

 

 
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