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Syam

 

La superposition des schémas du mont Galimard et de Syam met en évidence plus que des analogies à ceci près que le premier est au 1/25000 ;  1e second au I/50000 , comme on va le voir. C'est cependant un hommage direct au professeur Berthier et à sa théorie du portrait‑robot. Cette confusion, survenue  à la lecture d'un exposé du professeur Berthier, a pour origine un plan (voir plus loin) en page289 d'une publication intitulée "la Bourgogne, études archéologiques, 109e congrès national des sociétés savantes Dijon 1984" : grâce à sa méthode du portrait‑robot, par juxtaposition, Berthier découvre Syam dont l'échelle indiquée  au I/50000 (p.289) est en réalité au I/100000 (voir carte IGN au 1/25.000). Par voie de conséquence le plan de la p.291 (voir plus loin) dont l'échelle n'est pas fournie semble au 1/25000 alors qu'il est au I/50000 (Berthier travaillait sur un panneau de 5M x 5M au 1/50000 (p.288).
Il n'en demeure pas moins que grâce à cette erreur la ressemblance des deux sites devenait flagrante sur le papier ou, sinon probablement , elle aurait échappé : la carte IGN seule de Syam (au I/25000) n'aurait pas provoqué ce rapprochement avec l'hypothèse développée ici. (Que ce soit encore l'occasion de souligner qu'il ne s'agit pas d'imposer Blannay mais de constater l'étonnant déficit de curiosité à son égard.)
Le format de la revue permettait une reproduction au I/50000. donnée p.291 (sans échelle mais le schéma étant deux fois plus grand pour le même site le lecteur en conclut qu'il s'agit d'un plan au I/25000).
Berthier écrit cependant que le périmètre de 15 Km de l'oppidum (il parle de Syam) était inférieur à la longueur de la contrevallation sans citer sa source alors qu'il n'ignore pas que Constans est la référence de ses lecteurs et celle retenue par l'ensemble des historiens. Or Constans écrit que les contrevallations ont une longueur de 10 milles (14780m) donc inférieure au tour de l'oppidum.
Le site de Blannay ne pouvait être signalé par Berthier puisqu'il détermine un quadrilatère qui au nord allait de Montbard à Montbéliard, de Vienne à Chambéry au sud, où "il était impossible qu'Alésia ne se trouvât pas". Son travail a pourtant le mérite de montrer la rareté de ce type de site.
Le grand inconvénient de Syam est qu'elle est peu conciliable avec les moyens de guerre de l'époque : le site est trop étendu pour permettre une véritable "puissance de feu". La densité des jets de javelots était primordiale et une pente favorable (sans être trop forte pour ne pas nuire à la stabilité des appuis) était un atout essentiel. On rétorquera à juste titre que les lignes romaines étaient fort distendues devant Alésia. C'est indéniable et César en avait tout à fait conscience qui avait établi les extraordinaires défenses que l'on sait où la force de perforation horizontale des javelots était suppléée par celle verticale des "stipes" enfoncés dans les lis. Lorsque César renonce à la bataille, à St Just (Cher) (VII‑9) il ne la croit pas perdue d'avance, ne dit pas que le ruisseau à la base de la colline était difficile à franchir : le désavantage du terrain en revanche eût joué contre ses soldats dans l'utilisation des armes de jet.
César avant Alésia amorce un mouvement du territoire oriental des Lingons vers celui des Séquanais ce qui ne veut pas dire qu'il y soit parvenu, bien au contraire. Le quadrilatère de Berthier exclut des sites tels que Guillon, Talcy, Blannay, englobe de justesse Alise. Or le site de Blannay est conforme au portrait‑robot et accessoirement à la description de César et alors que la centaine de kilomètres qui séparent la région de Sermizelles (le camp nord) de Sens correspond aux trois étapes parcourues par Labienius pour rejoindre son chef.
Qu'Alise soit presque miraculeusement à l'intérieur du quadrilatère dont elle eût pu constituer le sommet nord‑ouest a plutôt l'apparence d'une allégence à Carcopino, qui considérait la solution de Syam comme une absurdité, que le résultat d'un raisonnement dont la cohérence échappe puisqu'il n'aurait pas dû négliger Blannay si semblable (au sens géométrique) et si rare. En effet le panneau de 5M x 5M au I/50000 (250 km x 250 km) utilisé par Berthier ne lui livra qu'un site convenant à son hypothèse alors qu'à quelques kilomètres (à peine 40) du quadrilatère s'en trouvait un autre beaucoup plus concerné par les manoeuvres connues de César.
Plus étonnant, les régions étudiées par Berthier s'étendent très au sud sans qu'on sache trop pourquoi ; il les privilégie aux dépens de celles s'étendant jusqu'à Sens et du territoire des Lingons, favorables aux Romains où César pouvait préférer livrer bataille.
On a vu que le panneau de Berthier détermine un carré de 250 km de côté. Le quadrilatère proposé par lui a des dimensions beaucoup plus modestes : Montbard‑Montbeliard 180 km, Montbard‑Vienne 235 km, Vienne‑Chambéry 80 km, Montbéliard Chambéry 220 km. En particulier il a eu une latitude de 250 km ‑ 180 km = 70 km vers l'ouest dans ses investigations.
Il ignore Blannay ou se trompe alors que de nombreux vestiges furent retrouvés (cf. Victor Petit) par des chercheurs insoucieux d'une quelconque fièvre probatoire avant 1870.

Berthier écrit (p.290 de l'étude précitée) : « Rappelons que nous avions devant les yeux un panneau de 5M x 5M, où était placardé l'assemblage de la carte d'Etat‑major au I/50.000. Sur la vaste surface, qui se présentait dans l'enchevêtrement du relief, il n'était par évident que la coïncidence pût se produire. Or, à notre plus grande surprise, l'évidence était là »

Ce passage montre que Berthier ne s'est pas cantonné à l'étude du quadrilatère, assez arbitrairement délimité, mais qu'il a examiné une superficie d'environ 62500 Km2 soit le double de celle du quadrilatère (30.030 Km2) sans s'apercevoir que sa surprise aurait pu être double.

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Carte de Syam
( © IGN - PARIS 2006 - Licence n°2006CUEC0163 - reproduction interdite)

 

LE PROTRAIT ‑ROBOT DANS LA RECHERCHE D'ALESIA
André Berthier ‑ 1984 – Communication

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1. Page 278 Berthier écrit que l'oppidum d'Alésia devait être vaste en particulier pour accueillir la cavalerie gauloise. Or justement Vercingétorix la renvoie presque immédiatement. César décrit Alésia    aux chapitres 68 (à la fin) à son arrivée sur les lieux et 69 (VII). La cavalerie gauloise s'enfuit au ch. 71, la nuit suivant la bataille de cavalerie (VII‑70) peut‑être à cause du manque de place, plus probablement à cause de l'impossibilité de fourrager. La précipitation de ce départ "avant que les fortifications soient terminées par les Romains" (VII‑7I‑1) montre que les Romains travaillent vite, ce qui n'est pas une révélation et que l'encerclement était presque terminé. Dans cet espace clos ou presque par les travaux se livra la grande bataille de cavalerie.
2. "Alésia avait pu accueillir des réfugiés mandubiens". Peut‑être mais où Berthier a‑t‑il trouvé cette information ?
a)Vercingétorix est arrivé à Alésia sans crier gare et en urgence. Comment les Mandubiens l'auraient‑ils su ?
b) Comment l'armée de secours aurait‑elle trouvé des "periti" des gens connaissant bien l'endroit ? Ce sont au contraire les gens près de l'oppidum qui avaient le plus de chance de s'y réfugier si tant est qu'ils n'y habitaient pas.
3.  Page 279 § I Vercingétorix "qui avait délibérément choisi cette colline dans un but stratégique..."
‑ Il avait choisi d'en finir avec César dans une bataille de cavalerie décisive. (Vingeanne).
‑ Si son projet était de s'installer  à Alésia avec des troupes terrifiées il l'a accompli en effet !
4. A moins d'admettre que Vercingétorix ait alors voulu un entassement de type « bidonville ».
Vercingétorix connaissait les camps romains, très concentrés (et rétractables). Ils n'avaient rien de bidonvilles et de surcroît des villes comme Avaricum ou Gergovie, par exemple, n'étaient guère étendues.
5.  «  Les contrevallations devaient serrer la colline (Alésia) au plus près »(p.279 ‑I) On peut aussi penser que les travaux romains étaient en limite de la plaine à l'extérieur renforcés par des points d'appui.

D'autre part étant donné la largeur des fortifications romaines destinées à prévenir toute surprise, elles ne pouvaient être que très supérieures au tour de l'oppidum compte tenu aussi que les légionaires ne pouvaient travailler sous la menace des jets de javelots gaulois. De plus la plaine à Syam est petite : une grande bataille de cavalerie (15.000 Gaulois contre non pas 5.000 à 6.000 Romains mais un nombre égal de ceux‑ci)y était impossible. Les fantassins romains savaient se tenir sur un cheval (voir l’entrevue avec Arioviste). César décide cette bataille devant Alésia mais non au‑delà des contrevallations terminées ou en cours de construction, par conséquent très au large de l'oppidum.

 

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Carte de Blannay
( © IGN - PARIS 2006 - Licence n°2006CUEC0163 - reproduction interdite )
Carte de Syam et Blannay

Carte de Syam
( © IGN - PARIS 2006 - Licence n°2006CUEC0163 - reproduction interdite )

 

La méthode du portrait-robot a tiré son prestige de la connotation quasi-scientifique que, grâce à lui, Berthier a su donner à ses conclusions. Loin de toute influence locale et partisane, il a proposé un modèle objectif dont la parfaite superposition au site de Syam non seulement lui permettait d'affirmer qu'enfin Alésia était découverte mais aussi que sa méthode était la bonne.
Doit-on parler de tautologie ou bien, négligeant cet aspect des choses, se poser cette question plus élémentaire : comment Berthier connaissait-il à l'avance les dimensions de Syam ce qui seules permettait une superposition parfaite ? Bien connaître la description de César constitue une base de recherche grâce à la sélection des indices fournis par celui-ci. Ou alors, le lecteur, permutant les éléments du problème, est en droit de se demander si ce n'est pas Syam qui a déterminé le portrait-robot plutôt que le contraire. Eliminer un site parce qu'il ne s'adaptait pas à la configuration de Syam aurait pu apparaître arbitraire non pas si ce site n'était pas conforme au portrait-robot.
L'opération conçue par Berthier, la fameuse juxtaposition, semble donc avoir une valeur cognitive tout à fait illusoire.
Berthier à l'instar des autres historiens n'avait aucune information chiffrée sur Alésia à part la longueur de la plaine. Si, par exemple, une miniature est la copie d'un tableau ses dimensions ne permettront pas de préciser celles de l'original par rapport à d'éventuelles copies. L'usage que prétend faire Berthier du portrait-robot est abusif : il pouvait établir un schéma général à géométrie variable non un calque préformaté.

Il est facile de répondre à ce qui précède que Berthier ne s'est pas contenté de dessiner un portrait-robot et d'en rechercher la coïncidence avec un site, on le lit quelquefois, mais qu'il lui a donné des dimensions précises. A ceci près que dans son évaluation et son utilisation il lui a attribué une superficie qui va de 900 à un peu moins de 100 hectares ce qui, stricto sensu, confère une valeur relative au portrait-robot au profit de celle absolue du plateau de Syam (900 h) qui reste la référence. (Source consultée : le plaquette déjà citée "La Bourgogne études archéologiques 1984". Le portrait-robot dans la recherche d'Alésia par André Berthier). On relève aussi: Page 278 combat de cavalerie préliminaire, 8 lignes avant la fin de la page.

Rappelons que ce combat de cavalerie devait être décisif. Berthier instille l'idée que se prépare un mouvement stratégique vers Syam alors que ce ne fut qu'une fuite des Gaulois vers Alésia P.278 3 l  avant la fin "des réfugiés". Où les a-t-il pris ?
De même (4 lignes avant la fin de la page) Berthier comptabilise la cavalerie parmi les assiégés : non, car elle s'enfuit avant que les Romains n'aient terminé leurs travaux d'encerclement. Il charge la mule pour que ce soit une mule et que la masse fasse la surface.

Page 279, 1ère ligne "la colline devait offrir une surface en rapport avec cette masse". Evidemment 15 Km de tour ! Les troupeaux y avaient été rassemblés par les Mandubiens (VII-71-7) non par les Romains. (page 278, 3 lignes avant la fin).

Page 279 5ème ligne -"Vercingétorix avait choisi cette colline dans un but stratégique", Berthier le dit , non César qui écrit simplement que les Gaulois se sont enfuis jusqu'à Alésia.

P. 279, 8ème ligne "contrevallations qui devaient serrer au plus près". Berthier prépare le terrain. César ne dit rien de tel : au contraire il fallait une zone de sécurité pour éviter les attaques surprises et les projectiles gaulois.(VII-72-2)
Berthier s'attache à convaincre que le site d'Alésia était délimité par le périmètre des contrevallations qui deviennent également la limite à peu de chose près d'Alésia.

P.279- 2ème §. Le carré est choisi comme étant la figure la plus neutre : M. Berthier choisit la géométrie neutre contre celle qui ne l'est pas pour déterminer le portrait-robot.

P.279- 3ème§. M. Berthier, très logiquement, constate qu'il est indispensable que la ligne d'encerclement doit être plus longue que celle encerclée. On souscrira à cette affirmation.

P.279- 5ème §. M. Berthier décide que le carré investi fera 12 Km de tour pour être d'1/4 plus petit que les contrevallations sans doute parce que 3/4 sont inférieurs à 4/4. (Ces opérations mathématiques sont peut-être un peu au-dessus des capacités du lecteur moyen : le syamois supérieur,juste pléonasme, en fait son ordinaire).

P.279- § fin de page: obscur mais sans doute non dépourvu d'arrière pensée : fastigium (VII-69-4) signifierait "déclivité qui exclut des talus convexes".

P.280- 3ème §. Berthier cite le capitaine Galotti "La description de César parle aux yeux presqu'aussi complètement qu'une carte topographique". Ce ne doit pas être évident pour tout le monde puisque les hypothèses alésiennes sont multiformes. Gallotti introduit l'idée de ravins profonds séparant la colline centrale (Alésia) des autres. (Il s'agit de traduire "mediocri interjecto spatio VII-69-4).
Si du texte de César Berthier sans connaître Syam, a déduit des ravins c'est incontestablement le plus fort.

P.280- 3ème §. Berthier consacre la page à démontrer qu'Alésia est entourée de ravins. Il n'imagine pas qu'une rive des flumina (la droite pour la Cure, la gauche pour le Cousin) puisse seule être abrupte.

Berthier conclut son bricolage du texte très logiquement et avec beaucoup d'innocence : "le dessinateur place donc les flumina de part et d'autre du carré (le carré neutre) d'abord tracé et
marque leur écoulement dans des gorges". (5ème ligne avant la fin de la page). L'analyse de ces quelques lignes montre que le talent d'historien de Berthier tient de la divination ou bien que contrairement à ce qu'il prétend c'est en voyant Syam qu'il a glissé des ravins dans le texte de César.
Ces ravins ont des rives aussi raides du côté assiégés que du côté romain rendant invulnérables les lignes des uns aux attaques des autres : quid alors de l'utilité des contrevallations ? (Cf p.280 fin du 3ème §).


Berthier va, sachant que le site de Syam a un périmètre de 15km, déterminer son portrait-robot mais avec un périmètre invariable d'une même longueur ce qui bien entendu, excluait absolument un
site tel que Blannay alors que celui-ci par sa similitude avec le portrait-robot eût apporté de l'eau à son moulin qui, reconnaissons le, n'est pas d'argent.

Page 282. Berthier commence la page par un paragraphe qui comportent trois affirmations qui lui sont personnelles :
a) Ce n'est pas l'armée de secours mais César qui engage le combat de cavalerie (VII-80-I) : equitatum ex castris educi et proelium committi jubet.
b) Intermissam collibus. Peut-être y avait-il des collines autour de la plaine mais Constans le fait dire abusivement au texte. Voir Constans "le maître d'Alise" (P.I08). Dans cette étude nous n'écartons pas "cette plaine interrompue par des collines" (VII-70-I) et d'autant plus que Constans choisit l' autre solution grâce à une traduction peu rigoureuse : Berthier paraît-il, grand latiniste, aurait dû relever cette manipulation de Constans qui sert sa théorie bien entendu.
c) Il estime que la plaine est une combe ou un val. Outre que César avait assez de vocabulaire pour appeler les choses par leur nom et, qu'il écrit à trois endroits différents que s'il s'agit d'une plaine, (planities = surface plane), les Gaulois s'il y avait eu des crètes les auraient occupées au lieu de
remplir la plaine (complent VII-79-2). A Blannay la plaine (sauf des tertres) est plate ce qui est plus courant et l'avancée du Beustiau (voir photos) a bien l'étrave de vaisseau décrite par Berthier.

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Champ de la bataille,
Le Beustiau dans le fond
Le Beustiau



P.282 - 5ème §. Berthier s'avise que le carré déterminé initialement (périmètre inférieur aux contrevallations) avec un périmètre de 12 Km, transformé en triangle conduit celui-ci à
comporter des côtés de 4 Km mais que, tout compte fait 4,5 Km serait mieux  la surface triangulaire, bien à propos, en étant augmentée de 700 à 900 hectares. Le schéma de Berthier ne peut s'imposer qu'à un site mais sa démonstration repose sur une suite d'affirmations dont le souci, perceptible dès le départ, est que la surface en soit celle convenant à Syam.

P.284 - Berthier exécute Alise avec des arguments qui ne doivent pas faire trembler du côté de Semur.
Alise n'est baignée que par "deux petits cours d'eau coulant tranquillement" mais c'est Berthier qui a décrété ex nihilo, qu'il devait s'agir de torrents.
La plaine n'est pas enclavée par des collines ce qui, pour le moins, donne à penser que Berthier a lu Constans plus que César. Chose curieuse, Berthier dont le portrait-robot est renforcé par une évaluation précise de la surface (900 hectares) n'applique pas celle-ci au site d'Alise (un peu moins de 100 hectares au mont Auxois).

Berthier ne traite que des surfaces planes. Il n'imagine pas qu'un espace couvert de collines puisse accueillir beaucoup plus de monde : en coupe, la partie au sol d'une colline de forme équilatérale est la moitié de la somme des deux autres côtés. A Blannay cinq collines constituent le site si on envisage la forme en losange évoquée par Berthier (bien qu'à Syam elle soit hors de question) : le Beustiau, le Galimard, les Grands bois, le Bois des Plantes, le Teuriat).

Berthier n'aurait sans doute recueilli que peu d'écho avec la seule révélation de Syam. C'est Alésia qui a fait son succès car il a su se tailler un statut de victime de l'arbitraire officiel et du dédain de Carcopino. Il a suscité une sorte de fronde vertueuse, justifiée pour partie, face à une farce intellectuelle parée des atours d'une autre financière.
Mais de Berthier (et de ses disciples) on peut dire aussi "in eo ipso loco quo reprehendit, immittit imprudens senarium".De plus, partisans de Syam et d'Alise ont en commun l'admiration qu'ils vouent à Vercingétorix et à ses talents stratégiques qui le conduisirent à se faire encercler après trois défaites de sa cavalerie et après son renoncement inexpliqué à sa tactique de la terre brûlée.
Il est comparé à Hannibal, Jugurtha, Mithridate mais non pas, sans chercher si loin, à Ambiorix qui infligea un revers cuisant aux Romains. Lui et Vercingétorix appartiennent au "de Bello Gallico" et l'élimination du meilleur ne tient qu'au génie militaire de Badinguet et de quelques chanoines ou chanoinesses de chapelles antinomiques et identiques.

L'important décalage de Syam vers l'est eu égard aux points de rencontre communément admis de Labiénus de retour de Sens et de César, de celui-ci avec Vercingétorix pour leur deuxième et avant
dernier combat de cavalerie surprend. (On parle de Joigny, Noyers, Montbard, etc.). En effet l'illustre Arverne était insuffisamment ignorant pour ne pas connaître la mésaventure d'Arioviste
fonçant vers Besançon pour l'occuper et y trouvant installé César. Ce trajet de 150 Km vers l'est était assez long pour que César s'installât avant les Gaulois dans la cité mandubienne. Comment César aurait-il su où allait Vercingétorix ? Comme d'habitude grâce aux transfuges, aux prisonniers, à sa perspicacité Cf.VII-9-1 : "quad haec de Vercingetorige usu ventura opinione praeceperat"."L'usu ventura" a servi plus d'une fois...
Outre sa légendaire rapidité de mouvement un autre facteur jouait en l'occurence en faveur de celle-ci : les Gaulois fuyèrent vers Alésia avec leurs bagages. César laissa les impédimenta (VII-63-2) sous la garde de deux légions. Il savait donc que Vercingétorix n'allait pas loin, que les bagages le
rejoindraient facilement et qu'il n'y aurait pas de bataille en ligne, (L'épisode du massacre de l'arrière-garde gauloise est négligeable) sinon il aurait gardé ses troupes. Il n'aurait pas deviné que Vercingétorix, avec Berthier, gagnait Syam, si loin de ses bagages (et butin). On ne voit pas pourquoi les Gaulois, si la route avait été longue, alors qu'ils étaient poursuivis, c'est à dire désireux de s'alléger au maximum, auraient emporté leurs impedimenta et non pas les Romains au risque de se trouver démunis. Sans compter qu'aller si loin pour se faire piéger à Alésia participait à la consternante sottise soulignée par Montaigne et Claudel d'un tel exploit. Et Vercingétorix ne voulait pas rester là et dès son arrivée (equestro proelio, combats pour interrompre les travaux d'encerclement).

 

Mise à jour le Lundi, 12 Avril 2010 17:59