La plaque de marbre d'Avallon - Puzzle et Rébus (suite) Imprimer

Puzzle et Rébus (Suite)

 

Dans un chapitre appelé "Puzzle et Rebus" on avait fait remarquer que l'inscription gravée sur la plaque dont les débris avaient été retrouvés dans les ruines du temple du Montmarte, plus précisément à propos de la deuxième et troisième lignes (ex stipibus et cura Julie), n'avait conduit qu'à une seule traduction (à l'aide des oboles et grâce à Julius) seule à retenir l'attention des chercheurs alors qu'une autre pouvait être proposée : à l'aide des troncs d'arbre et grâce à Julius.

 

On sait que le fondement des défenses romaines à Alésia reposait sur les stipites (ou stipes, forme populaire) et que Julius était le nom de famille de César. Les spécialistes confirmés tels M. Michel Reddé et M. Jean Louis Voisin dont on a déjà vanté la compétence n'ont montré qu'indifférence à propos de suggestion aussi futiles et dilatoires au sujet d'Alise.

Or une nouvelle remarque mérite d'être faite concernant cette inscription malheureusement ignorée du savoir officiel. On constate que les deux groupes de mots "à l'aide des stipes" et "grâce à Julius" convergent vers une analogie de sens : "grâce aux troncs, grâce à Julius". On pourrait aussi bien dire "grâce aux troncs de César".

Accordons au scripteur de cette inscription le bénéfice de la connaissance du style de César et de son usage assez fréquent des hendiadys . Et la présence d'un hendiadys sur cette plaque n'exclut pas celle peut-être proche d'Alésia. Ce clin d'oeil à César a autant sa place là que le galop des équidés germains à Alésia.

Cette tournure grammaticale fait songer à César comme, par analogie, la suppression de la liaison dans "comment allez-vous ?" fait songer au boulevard Saint Germain et au passage à Proust.


On voit que cette plaque comporte :

-    deux sens

-    un jeu de mots

-    un hendiadys

Celui-ci qui sépare les stipes de monsieur Julius, un certain quidam, marque leur union.

Il paraîtra tout naturel à nos distingués et perspicaces spécialistes (celui qui affirme qu'Alise fut Alésia parce qu'on y trouva des pièces de monnaie d'un peuple qui ne participa point à la rencontre, l'autre qui engage des chevaux que César enleva ou celui pour qui César seul a parlé de la campagne contre les Helvètes et que donc il ment) qu'un temple soit la mémoire d'un inconnu nommé Julius. Un lecteur intrigué y verra plus connu.

Rappelons que le site décrit par César est inaccessible aux catapultes facilement accessible à la cavalerie, alors qu' Alise eut été inaccessible à la cavalerie accessible aux machines.

Et pour terminer pourquoi ne pas citer Jules Romain (Un grand honnête homme) : "Il m'avait semblé de rapports particuliè­rement agréables; ne montant jamais sur ses grands chevaux; ne faisant valoir ses arguments et ses titres qu'avec une souriante modération; toujours prêt à se rappeler que l'homme est faillible, et qu'une thèse n'est jamais entièrement inattaquable".

De qui parle Jules Romain? D'un monsieur. D'un monsieur qu'on ne rencontre pas à Alise.

 

L'introduction de symboles ou de thèmes relatifs à la vie d'un grand personnage dans une inscription ou un monument mortuaire est fréquente et participait d'une virtuosité souvent observée chez les Romains.  Cicéron retrouva la tombe d'Archimède dans un cimetière sicilien, perdue au milieu de broussailles grâce à la connaissance qu'il avait des symboles présents sur sa tombe. Un cylindre (colonne), une sphère , un triangle (me semble-t-il). L'inscription de la plaque Avallonaise témoigne d'une habilité signifiante dans sa concision et d'un texte dont la conception devait au moins être au niveau du monument dont elle célébrait l'existence.

Il va de soi que le mot stips (stipes) se rattache à l'évidence à César sauf à ne pas tenir compte des Commentaires.

Mise à jour le Lundi, 17 Novembre 2014 18:13