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La cavalerie Germaine

 

Dans la série "inventions de nouvelles erreurs" un article du Bien Public du 13 août 2012 (http://www.bienpublic.com/haute-cote-d-or/2012/08/13/montbard-l-histoire-fascinante-d-alesia) à propos d'un livre écrit par M. Jean Louis Voisin apporte une contribution qui n'est pas modeste même si elle est inférieure à la qualité des certitudes que s'octroie l'auteur.

 


L'historien Jean-Louis Voisin a rencontré ses lecteurs à la librairie À Fleur de mots pour présenter son dernier ouvrage : Alésia, un village, une bataille, un site (Éditions de Bourgogne).
Jean-Louis Voisin a raconté l'histoire de la bataille qui, en 52 av. J.-C., a vu la défaite de Vercingétorix et la civilisation romaine s'implanter durablement en Gaule par la victoire de César et de ses alliés Germains. Jean-Louis Voisin a retracé cette histoire en balayant la polémique d'un Alésia hypothétiquement situé ailleurs que sur le mont Auxois. Un faisceau d'indices montre que la bataille fut énorme. Selon l'historien, à peu près 300 000 hommes furent en lice au moins pendant une semaine. Sur le plateau, Vercingétorix avait rassemblé 80 000 hommes. César et ses hommes étaient autour. L'armée de secours, des germains; se trouvait « derrière la plaine des Laumes, au sud-sud-ouest. La bataille ne s'est pas limitée à l'oppidum, mais s'est déployée sur une dizaine de kilomètres ».
Pour lui, il n'y a plus de doute, « les traces de trois types de chevaux : les Italiens, ceux des Gaulois plus petits au garrot, et ceux des Germains... On a aussi retrouvé des boucliers germains, or on sait que César a fait venir des auxiliaires de Germanie. On a trouvé aussi des pièces portant la mention Vercingétorix : or c'est le seul endroit, en dehors du pays arverne, où ce type de pièce a été trouvé. Il faut aussi expliquer la présence des pièces de monnaie de l'armée de secours. Les armes, les balles de fronde portant le nom de Labienus, qui est l'un des lieutenants principaux de César ».
T ouvrage ne traite pas que de cette bataille historique qui a laissé des traces indélébiles dans l'identité de cette région et a marqué les esprits à travers les siècles. Les Gaulois du mont Auxois étaient agriculteurs, éleveurs, 'forgerons, autonomes, ennemis des Romains. Jean-Louis Voisin vise à faire comprendre « ce qu'est Alésia, le site, la formidable bataille et le développement de l'agglomération gallo-romaine, les légendes qui perdurent dans la bourgade d'Alise-Sainte-Reine, car il est important de saisir avec clarté ce moment qui oriente encore aujourd'hui, par ses conséquences, le destin de notre pays ».    
Le Bien Public  13 Aout 2012

 

 

 Le bien Un faisceau d'indices montre que la bataille fut énorme "Indice : Signe apparent qui indique avec probabilité" (Robert). Les Commentaires supplantés par des indices. Même si ce sont des indices acquis grâce à la sagacité de M. Voisin, on a peine à faire passer au deuxième plan le récit de César, dont il est vrai, on va le voir, M. Voisin sait ne faire aucun cas, sans doute dans son souci de balayer.
La civilisation romaine, tout le monde le sait, était déjà installée en Gaule mais partiellement (voir la Province). Les alliés germains sont une absurdité : César avait à sa disposition quelques centaines de cavaliers germains qu'il a dû renforcer avant l'affrontement décisif. (au début du VIIe livre ils sont 400).
L'énormité de la bataille : voir un auteur de qualité, César qui à ce sujet, donne à penser qu'il n'y en a pas qu'une, il y en eut trois, la dernière n'engageant que 60.000 Gaulois d'élite au camp nord face aux Romains mais la déroute gauloise, elle, fut totale. César écrit qu'avec un peu plus de temps il eût anéanti l'armée de secours.

Si on néglige l'armée de secours des Germains (des Gaulois), celle-ci devait (dans son deuxième camp) se trouver hors la vue des Romains derrière la plaine des Laumes, c'est impossible compte tenu de la durée du parcours effectué par les Gaulois. Derrière la plaine des Laumes c'est vague : se cacher derrière une plaine ? Tout cela n'est rien avant le coup décisif asséné par M. Voisin : la trace de trois types de chevaux trouvée sur les lieux de la bataille. On ne chicanera pas à propos des chevaux gaulois et romains encore qu'en 2000 ans beaucoup de chevaux ont dû passer par là.
Non, mais les cavaliers germains n'avaient pas de chevaux germains. César les avait remplacés par des chevaux romains (VII-65).

C'est une heureuse circonstance que la balle de fronde (et non les) retrouvée à Alise soit la seule qu'on ait découverte après huit campagnes en Gaule et d' innombrables "castra". Labienus n'est pas un des principaux lieutenants de César mais le premier, "legatus pro praetore" nommé par le Sénat.
Quant aux pièces frappées au nom de Vercingétorix c'est étonnant (comme pour la balle de fronde) qu'elles se soient trouvées seulement là alors que l'armée gauloise a beaucoup circulé.
Enfin le passé gallo-romain d'Alise pouvait-il s'accommoder de la disparition des Mandubiens ?
M. Voisin considère que la présence de chevaux germains est un argument irréfutable en faveur de la thèse alisienne mais César nous fournit la preuve contraire. Gageons que cette remarque ne dérangera pas beaucoup l'auteur qui, on le voit, ne s'inquiète pas pour si peu.

Mise à jour le Lundi, 17 Novembre 2014 18:13