Christophe et Montaigne |
Christophe et Montaigne
Un faisceau de preuves choisies éclaire d'autant mieux la route à suivre qu'il n'est pas douteux qu'elles ne conduisent à l'endroit où on l'attend. N'est‑ce pas le cas des différents chemins qui mènent aux divers Alésia semés des arguments qui chaque fois conduisent à l'évidence annoncée? Un de ceux à avoir le mieux illustré ce principe qui peut amener à découvrir avant tout ce qu'on a envie de voir est Georges Colomb sous la signature de Christophe : le savant Cosinus a disparu. Sa cuisinière‑camériste, la fidèle Scolastique, se consume d'inquiétude. On frappe à la porte de l'appartement. Scolastique va ouvrir et se trouve en présence de deux sergents de ville. L'un brandit devant lui l'impétueux Sphéroide, le chien rondouillard du savant. Les trois principaux sites supposés et opposés d'Alésia sont le fruit d'une convergence d'analyses à propos du génie de Vercingétorix capable de concevoir le plan susceptible de l'amener à s'enfermer lui‑même. L'avis de Montaigne est intéressant sur la question (p. 402 vol.2 Flammarion). Montaigne remarque " deux rares événements et extraordinaires" de ce siège d'Alésia. Le premier est que les Gaulois sélectionnent leurs troupes contre la demande de Vercingétorix (ce que n'indique pas Montaigne) qui voulait que tous les hommes valides vinssent à son secours. Le deuxième événement est le suivant : « L'autre point, qui semble estre contraire et à l'usage et à la raison de la guerre, c'est que Vercingétorix, qui estoit nommé chef et general de toutes les parties des Gaules revoltées, print party de s'aller enfermer dans Alexia. Car celuy, qui commande à tout un pays ne se doit jamais engager qu'au cas de cette extremité qu'il y alat de sa derniere place et qu'il n'y eut rien plus à esperer qu'en la deffence d'icelle; autrement il se doit tenir libre, pour avoir moyen de pourvoir en general à toutes les parties de son gouvernement. »
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Mise à jour le Lundi, 12 Avril 2010 18:00 |