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CHATILLON

Il arrive qu'on revienne sur ses pas, au propre comme au figuré. Dans le cas présent ce sera au propre encore, qu'il s'agit des alentours du temple de Montmarte à l'origine loin d' Alise, et mieux vaut dans une période où son destin financier est à la hauteur de sa pertinence historique. Il convient de préciser que l'inscription négligée de la plaque trouvée sur son site, à l'abri maintenant au musée d'Avallon : DEO (?) EX STIPIBUS ET CURA JULU (Cf. Victor Petit P.94 et 183) ne concerne que tout à fait subsidiairement un dieu (DEO) invoqué en premier. Sauf, détail important, si on tolère cette oxymore, qu'elle indiquait que le personnage à l'intention de qui l'inscription était tracée, était d'origine divine, un empereur le plus souvent.

L'attention des historiens, de la gardienne du musée à M. GOUDINEAU, n'a jamais pris en compte ce point pourtant enseigné au Collège de France. Un dieu peut être invoqué partout. C'est vague un dieu, mais un personnage tel Julius, à ne pas confondre avec onze autres César, apparaît sur le théâtre où le porte ses "opéra" qui remuèrent tant de "stipites" (ou stipes).
La pierre de Rosette n'est pas ici une porte d'accès pour l' homonymie.


On revient sur ses pas au propre, si on y est entraîné par une information, ici le mot Chatillon sur lequel on revient aussi au figuré d'ailleurs, car il en a été déjà brièvement question. On sait que le mot vient de castellum. Il y en avait 23 à Alésia. Que cette indication apparaisse dans un endroit désert invitait à y aller voir de plus près: est-ce que cette présence pouvait s'inscrire dans un "circuitum" défensif ? Si on considère (voir carte au 1/25000 Avallon-Vézelay) qu'Alésia au sud couvrait le BRULE GOUE (330 M), Chatillon, indiqué sur la contrepente du mont en face (346 M) qui aurait été occupé par les Romains, correspond tout à fait au rôle de surveillance et de défense expliqué par César (excubitoribus ac firmis praesidiis VII-69-7).

La limite des deux reliefs, Brûlé Goué et Châtillon sur la pente opposée, est le GR 13. Ces terrains si anodins derrière un bureau sont autrement abruptes que les déclivités alisiennes. Ces paysages, non dépourvus de grandeur, tant du côté de Domecy que de celui d'Asquins, s'appliquent à la description de César.
Que dans cet entrelacs de "juga" se trouve un site à quelques centaines de mètres de Châtillon, appelé la Tournelle, n'incite pas à quitter cette piste, quoique la comptabilité de la topographie et de l'histoire est une contrainte qu'il faut savoir surmonter : ainsi cette universitaire qui préférait invoquer l'obsolescence de Dauzat plutôt que convenir que la plaine des Laumes (endroit marécageux) n'était pas le lieu idéal pour livrer des batailles de cavalerie (deux). Rappelons que la laume en Morvan est un roseau. (Le Morvan - H. Picard, Editions Chassaing. Nevers p.157).


César nous dit que les castella (23) étaient installés de manière à prévenir la surprise de sorties gauloises alors qu'il vient d'écrire (VII-69-7) que les camps étaient installés aux points où c'était nécessaire : Nécessaire est préféré ici à "avantageusement situé" (Goelzer) eu égard au camp nord : il en fallait un là mais il n'était pas avantageusement situé. D'une manière plus générale on peut dire que les camps romains ne se suffisaient pas toujours à eux-mêmes, mais nécessitaient ainsi sur le "circuitum" la présence de castella. Autrement dit César à Alésia, compte tenu des contraintes du terrain ne pouvait pas toujours installer ses camps à un endroit idéal en soi.


Est-ce le cas à Châtillon? (Une nouvelle fois nous rappelons qu'ici il s'agit d'une hypothèse et non d'une révélation absolue telles que les si savantes déductions d'Alise ou de Syam.) Châtillon aurait été là pour suppléer une faiblesse d'un camp en matière de perception de l'environnement : les "excubitores" du VII-69-7 nous indiquent formellement que ce n'est pas une exception et que Châtillon se rattache à un principe général. Construit au sud du dispositif gaulois (Brûlé Goué 330), Châtillon, dans cette hypothèse ,346 mètres est dominé par Gros Mont 359 M.

Entre les deux altitudes de 331 et 359 mètres créant une ligne de pente conforme au schéma suivant se trouve Châtillon qui forme écran.

 

schema_theorique_reduit



D'un camp situé sur le Gros Mont la visibilité n'est pas assurée sur la pente septentrionale de Chatillon d'où la nécessité d'un castellum sur ce point dans le cadre de l'hypothèse exposée ici évidemment.
Les remarques ci-dessus à propos de la plaine des Laumes n'excluent pas de compléter celles sur la toponymie du site étudié ici au confluent du Cousin et de la Cure. La plaine "ante id oppidum" d'Alésia (VII-69-3) où ont lieu deux batailles de cavalerie s'appellerait dans l'hypothèse examinée ici "Champs de la Bataille" appellation ancienne déjà mentionnée par Victor Petit.

 

Il aurait été singulier que six chefs de guerre de la trempe de César, Vercingétorix et des 4 chefs de l'armée de secours eussent envisagés que leurs cavaleries s'affrontassent dans une étendue aussi malencontreuse.
Les "champs de la bataille" peut-il être une dénomination que la tradition a transmise jusqu'à nous ? Ce serait assurer la faillite de cette hypothèse que l'éprouver à la pensée alisienne qui assure avec succès celle des entrepreneurs travaillant à la glorification de son apothéose historique. Nonobstant cette malédiction, est-il interdit de se demander si cette interrogation est envisageable parce que, par exemple, il resterait des survivances linguistiques de cet ordre dans la région? Peu loin de là se trouve le Champ du Feu. Cet autre champ était occupé par des forges depuis l'antiquité gauloise et gallo-romaine participant à l'exploitation de minerais ferreux abondant dans ces parages. Ces champs ont pu venir d'un même temps.
Compte tenu des indications données par César les batailles de cavalerie se sont déroulées à l'est, les Champs de la Bataille, prolongeant au nord la plaine située à l'est (Valloux ?). La bataille du camp nord peut concerner aussi ce site.

 

Dans quel ordre, ces deux noms, Châtillon, la Tournelle, se sont-ils inscrits sur le terrain, en supposant qu'ils le doivent à des circonstances agrestes et guerrières liées à la guerre des Gaules ? De celui-ci on sera tenté d'avancer qu'à une construction existante fut donnée cette appellation, résonnance médiévale. De celui-là en revanche le nom et le concept découlent de l'appellation d'origine, castellum, qui en érigeait le principe d'édification. Si à un édifice a été conservé le nom ayant conduit à sa construction il s'est agi d'une reconnaissance a posteriori d'une intention première.
Sur une des crêtes auxquelles eussent été dévolues de recevoir un ouvrage fortifié tel qu'un "castellum" se trouve à l'ouest un hameau, le Vaudonjon, dont la présence n'exclut pas la persistance évocatrice d'un passé rattaché aux travaux de César.
Une critique dont il faut tenir compte, alors même qu'elle émane d'historiens de deuxième et troisième main, s'ingénie à remettre en cause l'origine des sources, contestant en particulier les dates avancées, les lieux. (Historiens de deuxième main puisqu' ils n'étudient leurs sources qu'à travers des traductions recélant parfois des erreurs flagrantes il est vrai commodes). Dans cette étude la localisation spatiale et temporelle a été établie par des chercheurs totalement acquis à Alise, cela au sujet du temple de Montmarte et de la plaque qui se trouve désormais au musée d'Avallon.

Le massif considéré ici, propre à avoir pu être dominé par l' oppidum d'Alésia, s'étend au sud de Blannay (Yonne) à partir du confluent de la Cure (voir la brume matinale qui s'en élève sur photo jointe) et du Cousin sur une longueur de presque 5 Kms du nord au sud tel que sur la photo.

 

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Que ces quelques remarques peu conformes aux élucubrations habituelles et malheureusement professorales bien souvent irritent, quoi de plus normal. Et que dire des lecteurs révérencieux au point de ne pas s'étonner de ces historiens incapables de travailler à partir du texte original mais friands de traduction comparée ?  Voilà deux générations, César était un jeu pour bien des curés de campagne ou pour des notaires de provinces cultivés. Les originalités revendiquées et admirées par des auditoires aussi confiants qu'ignorants ne le sont en général qu'à cause de leur ineptie qui leur ont évité de trouver preneurs jusque là.
Qu'un de ces maîtres en la matière écrive des tragédies dans le secret de son cabinet au lieu d'apprendre le latin révèle qu'il exerce aussi ses talents dans le domaine de la farce.
De telles défaillances s'inscrivent sans difficultés à l'intérieur d'un système éducatif et universitaire fort dévalué internationalement comme on sait. La question des sources de cette étude ne se pose pas dans la mesure où, on l'a déjà dit, elles sont puisées dans des informations, certes redevables du savoir universitaire, mais communément admises par des gens absolument opposés à l'hypothèse développée ici. En s'appuyant en l'occurrence sur l'analyse cartographique du professeur Berthier, on voit que celui-ci limite à deux (Syam et Alise) les sites conformes à la description de César , dans son fameux quadrilatère. On l'a cité plus haut en soulignant qu'il avait oublié le confluent de la Cure et du Cousin. (Il travaillait sur une carte au 1/50.000 moins facile à déchiffrer qu'une carte au 1/25.000). Sachant que César a vu immédiatement qu'il ne pourrait assoiffer les Gaulois, Alise ne peut être retenue. L'eau coulait en abondance à Alésia-Blannay. Cette analyse remet-elle en cause la position latérale de la plaine ? "Ante oppidum" peut désigner n'importe quel point autour de lui donc une plaine surtout devant César qui venait de Sens.


Le massif du Beustiau-Galimard peut ne pas être l'endroit où était Alésia qui n'aurait pu être que là. (A l'intérieur du périmètre déterminé par le professeur Berthier).

 

Enfin à propos de ce qui a été dit plus haut dans la perspective toponymique contemporaine à l'origine des sites du Montmarte et du Champ de la Bataille, on relèvera une dénomination reprenant conjointement les notions liées à Mars et à un lieu de bataille. Il s'agit du Champ de Mars à Paris dont on rattache le nom à l'affrontement des Gaulois de Camulogène et de Labiénus. Les deux batailles se sont déroulées en 52.

 

Mise à jour le Mercredi, 20 Juin 2012 20:33