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APOGEES ALISIENS


Le doute d'un simple lecteur ne fait pas le poids face aux certitudes d'un historien surtout, nous dit-on, lorsque le scepticisme est une entrave au savoir officiel. Quelques perles glanées au passage dans certaines manifestations de ce savoir autoproclamé et officiel méritent les flèches plus que le corps de Saint Sébastien.


Ainsi une reconstitution de la technique gauloise en matière de muraille étale sa science sur le sujet sans un mot du commentaire de César fort précis qui explique la technique de l'entrecroisement des poutres et indique que l'aspect extérieur des murailles gauloises était agréable au regard. C'est le seul passage sauf erreur ou omission où César fait un commentaire esthétique. Le savant et modeste Benoist (1912) présente un schéma reproduit ici (page400 et 401 commentaire de la guerre des Gaules . Hachette 1912).

Benoist 1912 p400-401

 

Prétérition incidente on laissera à leur insignifiance des spéculations sur la mobilité de Bibracte. Certes on peut bâtir ou détruire un oppidum à volonté mais les endroits adéquats qui s'imposent ne varient pas dans le temps.
La capitale des Eduens ne se promenait pas au gré des visions d'historiens si contents d'eux-mêmes.
Le frêle calame du lecteur plie sous l'anathème venteux qui l'accuse de risquer de perturber le cours officiel et indiscutable de la connaissance. C'est trop d'honneur ... quand la parole de chacun est la fin de celle de tous ; nul n'est autre que rien.


Certaines habitudes règlent les affirmations des penseurs alisiens. Sous leurs coupes César devient imprécis et avec une ironie toute académique ils soulignent courageusement que Alise ne correspondait pas à la description de César c'est qu'il n'est pas à la hauteur de leur compétence, qu'ils aillent à Blannay tout convient.


Que des sites de ce type soient nombreux est faux, M. Berthier qui était d'une autre dimension n'en a répertorié que trois. Ces fonctionnaires qui cherchent leur éclat dans leur ignorance en revanche parviennent à loger les 80.000 gaulois (plus un temps la cavalerie) dans ce village charmant ce qui parait très ambitieux.

En enrichissant ce lieu de l'eau qui lui manque, ils le rendent inaccessible aux balistes. Que dire sinon qu'un Beustiau (Blannay 89) est quand même pl us crédible. Cette affligeante soupe populaire de la cuistrerie repose sur Constans et le médiocre travail de Balland. Leurs auteurs ne méritent pas même qu'on les dirige sur le musée d'Avallon où leur soif de savoir ne serait pas la plus satisfaite. Ces glorieux successeurs du vaincu de Sedan s'exonèrent sans problème de la connaissance de la toponymie voisine (Montmarte, Champ de la Bataille et du temple de Dioclétien..).


On nous permettra d'insister sur cette prétendue mobilité de Bibracte dont la convainc l'archéologie qui ne trouve aucune trace ou écho dans les Commentaires, sans doute
encore un témoignage de la négligence de César.
A ce propos il semble que l'archéologie trouve dans ce qu'elle découvre le prédicat teinté de la théorie d' Hamilton, de ce qu'elle cherche.


On se risquera à écrire, en donnant une autre forme au propos précédent, que l'archéologie n'a pas de difficulté à faire son siège en dehors du récit historique correspondant. On vient de le constater à propos du choix qu'elle fait d'Alésia en contradiction avec la description de César. On peut ajouter, que conformément à leur habitude les Romains ont dû raser Alésia et qu'il ne devait pas rester beaucoup de Mandubiens. Les bois du Beustiau, en revanche, abritent des ruines de murs tout à fait dégradés qui ne sont pas inconciliables avec les restes d'un site habité. On tiendra pour négligeable des preuves reposant sur des restes de chevaux absents du lieu ou de bijoux imaginaires.

Ces régions très riches en vestiges antiques, sont il faut l'admettre, tentatrices pour la fouille archéologique et d'autant qu'elle fait litière des textes originaux (en latin).

Mise à jour le Lundi, 27 Mars 2017 19:54